Coqueluche
Actualités 2007
Professeur
Pierre Aubry. Texte écrit le 01/05/2007
1. Généralités
La coqueluche est une infection respiratoire, bactérienne, strictement
humaine, due à Bordetella pertussis.
La vaccination des enfants a permis la diminution de la morbidité et de
la mortalité par la coqueluche. La couverture vaccinale par 3 doses de DTC, qui
associe anatoxine diphtérique, anatoxine tétanique et vaccin anti coquelucheux,
est estimée à 78% dans le monde. Mais, des pays en développement (comme le Gabon,
la Guinée Equatoriale, le Libéria, le Nigeria, la République centrafricaine, la
Somalie) ont une couverture vaccinale inférieure à 50%. La coqueluche est cause
de près de 300 000 décès par an.
2. Epidémiologie
B. pertussis est un coccobacille à Gram négatif
extracellulaire. Il secrète des toxines et des adhésines. Il est responsable
des effets cytopathogènes locaux et systémiques observés lors de la maladie,
tels la destruction de l'épithélium respiratoire et l'hyperlymphocytose.
L'épidémiologie
est variable selon les pays en fonction de la couverture vaccinale. Chez les
enfants non vaccinés, la maladie survient dès qu'ils vivent en collectivité;
chez les enfants vaccinés, il n'y a pas de problème entre 2 et 10 ans, mais
l'augmentation du nombre des adolescents et des adultes infectés en l'absence
de vaccination de rappel fait courir un risque de contamination des nouveau-nés
non vaccinés. La durée de protection après maladie naturelle n'est, en effet,
que de 10 à 12 ans.
3. Clinique
L'incubation est de 10 à 20 jours, puis la maladie évolue en trois
phases :
- une phase d'invasion ou phase catarrhale due à l'infection des voies
aériennes supérieures,
- une phase d'état ou phase de quintes caractérisée par une toux
persistante, quinteuse, émétisante et souvent dyspnéisante à prédominance
nocturne, sonore, réalisant le “chant du coq”. Il y a peu ou pas de fièvre.
- une phase de convalescence qui dure 3 à 4 semaines avec toux
persistante, mais les quintes sont moins sévères et moins fréquentes.
Des formes graves sont observées chez les nourrissons de moins de 6
mois, non vaccinés, en particulier la coqueluche maligne, caractérisée par une
détresse respiratoire avec défaillance polyviscérale, sans “chant du coq”.
Dans les PED, on observe chez l'enfant des surinfections
broncho-pulmonaires, des convulsions, une déshydratation, et, au décours de la
maladie, une malnutrition protéino-énergétique.
4. Diagnostic
Les signes cliniques sont souvent peu spécifiques, posant de fréquents
problèmes d'identification. Cependant, devant un des symptômes suivants : toux
spasmodique, sifflement respiratoire (chant du coq), vomissements après les
quintes, sans autre cause apparente, le diagnostic clinique de coqueluche doit
être suspecté.
Le diagnostic biologique est basé sur la culture, méthode de choix,
après aspiration nasopharyngée ou écouvillonnage nasal, la PCR permettant un
diagnostic rapide (2 jours) et sensible et sur la sérologie (immunoempreinte,
ELISA).
5.Traitement
L'hospitalisation s'impose chez
les nourrissons de moins de 3 mois. Le traitement antibiotique repose sur les
macrolides : érythromycine à la dose de 50 mg/kg/j pendant 14 jours.
L'antibiothérapie diminue les symptômes et prévient la transmission.
6. Prévention
Elle repose sur la vaccination. Le vaccin anti coquelucheux est
administré sous forme de vaccin à germes entiers (Ce) ou acellulaire (Ca). Il y
a plus de réactions indésirables avec le vaccin à germes entiers qu'avec le
vaccin acellulaire, mais son prix est beaucoup moins élevé. La protection conférée
par la vaccination s'affaiblit au-delà de 6 à 12 ans, d'où la nécessité de
revacciner les adolescents et les adultes à l'occasion d'un rappel DTpolio.
L'isolement des malades (la contagion est de 20 jours, ramenée à 5 à 7
jours sous antibiotiques), le traitement des contacts par 5 jours de
macrolides, l'enquête autour du cas index complétant les mesures de prévention.
Références:
Guiso N., Bassinet L. Coqueluche, Encycl. Med. Chir., Maladies
infectieuses, 8-017-B10, 2005, 9 p.
Harnden A. et coll. Whooping
cough in school age children with persistent cough : prospective cohort study
in primary care. Br. Med. J, 2006, 333,174.