Alphonse
LAVERAN
(1845-1922)
Laveran est né le 18 juin 1845 à Paris, tout
près de l’Hôpital du Val de grâce, où son père, médecin militaire, occupait la
chaire des "Maladies et épidémies aux armées".
Après avoir fait ses études classiques au lycée
Louis le Grand, Laveran intègre en 1863 limicole du Service de Santé Militaire
de Strasbourg, dont l’école de santé militaire de Lyon puis de Lyon-Bron sont
les héritières. Il suit les cours de la faculté de médecine de Strasbourg, est
nommé interne des hôpitaux en 1866, et soutient en 1868 sa thèse de doctorat,
puis rejoint l'Ecole d'Application du Val de grâce. A l'issue en 1869, il est
affecté à l'armée de l'Est et participe aux combats de Gravelotte puis au siège
et à la capitulation de Metz. Il sert à l'Hôpital Militaire de Lille. Après la
capitulation de Paris, il reprend en mars 1871 son poste à l'hôpital Saint
Martin où il soigne les blessés de l'insurrection de la Commune.
Laveran obtient
l'agrégation du Val de grâce en 1874, dans la chaire inaugurée par son père. Il
écrit un traité d'épidémiologie militaire, et en 1879, un ouvrage de médecine
interne fort prisé à l'époque.
En 1878, Laveran est affecté aux hôpitaux de
Bône, Biskra et Constantine, où il est promu en 1879, médecin major de 1ère
classe. C'est à Constantine, en 1880, que Laveran décrit dans le sang d'un
soldat paludéen, des corps sphériques pigmentés identifiés comme étant
l'hématozoaire du paludisme, découverte fondamentale aussitôt rapportée à
l'Académie de Médecine et à l'Académie des Sciences. En 1882, en Italie il
retrouve les mêmes éléments parasitaires chez des paludéens.
En 1884 et pendant 10 ans, Laveran devient au
Val de grâce le quatrième titulaire de la chaire "d'hygiène militaire".
Durant cette période, il développe un vaste programme d'enseignement pratique
et écrit un traité d'hygiène. Élu à l'Académie Nationale de Médecine en 1893,
puis à l'Académie des Sciences, il reçoit la médaille de Jenner décernée par la
Société Épidémiologique de Londres.
Après avoir été promu Médecin Principal, Laveran
arrivé au terme de son mandat professoral, demande une affectation proche de
Paris, lui permettant de poursuivre ses recherches. Mais les autorités
hiérarchiques de l'époque ayant pris ombrage de sa notoriété scientifique lui
confient à la chefferie de l'Hôpital Militaire de Lille puis la direction du
Service de Santé du Xlème corps d'Armée à Nantes. Privé d'un service
hospitalier susceptible d'alimenter ses recherches et d'un laboratoire pour les
mettre en oeuvre, il obtient en 1886, à 50 ans, sa mise à la retraite du
Service de Santé de l'Armée.
Débute alors à l'institut Pasteur, une deuxième
carrière toute consacrée à la médecine parasitaire. Ardent défenseur de Donald
Ross, Laveran montre qu'en Camargue et en Corse, les localités infestées par la
malaria sont des zones de prédilection des anophèles. La transmission de
l'hématozoaire par le moustique étant finalement admise, Laveran s'implique
fortement dans la lutte contre les moustiques et consacre des travaux aux
trypanosomes et aux leishmanies.
En 1907, il fonde la Société de Pathologie
Exotique qu'il présidera pendant 12 ans et reçoit la même année le prix Nobel
de physiologie et de médecine pour ses travaux sur le rôle des protozoaires
comme agents infectieux. Le montant du prix sera utilisé pour l'installation à
l'institut Pasteur d'un laboratoire "des maladies tropicales" où
désormais vont converger du monde entier les observations de parasitologie
humaine. Jusqu'à sa mort en 1922, Laveran continuera ses recherches à
l'institut Pasteur. L'hôpital d'instruction
des armées de Marseille porte le nom de Laveran.