Contrôle
de connaissances du 25 mai 2002.
1/1 Une femme malgache, âgée de 48 ans, est hospitalisée
à l’hôpital de Soavinandrina à Antananarivo pour une baisse progressive de la
vision de l’œil droit depuis onze mois. L’acuité visuelle est réduite à une
vague perception lumineuse. L’examen ophtalmologique met en évidence une uvéite
antérieure. Mais c’est surtout une hyalite massive qui attire l’attention au
sein de laquelle se trouve un kyste intra-vitréen, arrondi, de 10 mm de
diamètre, à bords nets, translucide. L’observation attentive permet de noter,
outre des mouvements péristaltiques à la surface du kyste, une formation
allongée de 3 mm de long sur 1 mm de large au niveau du kyste, évoquant
fortement un scolex animé de mouvements.
La NFS montre une éosinophilie
sanguine à 750 él/mm3 (12%).
Questions :
1- Quel est votre
diagnostic ?
2- Sur quels arguments portez-vous
ce diagnostic ?
3- Quels examens complémentaires
allez-vous demander et qu’en attendez-vous
dans le cadre de cette maladie ?
4- Quel(s) traitement(s) allez
vous prescrire ?
5- Quelle prophylaxie aurait pu
éviter cette maladie ?
Réponses :
1- Cysticercose oculaire.
2- Le diagnostic est porté sur des
arguments :
- épidémiologiques :
origine géographique ,
- cliniques :
localisation oculaire , tumeur kystique à contours nets de localisation intra-vitréenne, surtout visibilité directe
du kyste,
- para-cliniques :
hyperéosinophilie sanguine .
3- Les examens complémentaires à
pratiquer sont :
- une
échographie oculaire qui permet l’exploration du globe oculaire en cas
d’opacité des milieux,
- un scanner cérébral pour rechercher une
localisation cérébrale,
- une
sérologie de la cysticercose par ELISA et Western-blot modifié (EITB),
- des
radiographies des parties molles pour rechercher des calcifications kystiques,
- des examens
parasitologiques des selles à la recherche d’œufs de Taenia solium (rarement trouvés).
4- Le traitement de la
cysticercose oculaire est médico-chirurgical :
- médical :
praziquantel ou albendazole,
- chirurgical :
extraction du kyste en évitant sa rupture génératrice de réactions inflammatoires.
Le traitement prescrit est une
cure d’albendazole (ZENTEL) à la dose de 15 mg/kg/j pendant 15 jours sous
couvert de corticoïdes. Une aspiration du kyste en totalité, malgré l’absence
d’espoir de récupération fonctionnelle, est pratiquée...
5- La prophylaxie est basée sur
l’épidémiologie : éducation sanitaire comportant des modifications
des habitudes alimentaires et une lutte contre le péril fécal ;
éradication de la ladrerie du porc ; traitement de masse par le praziquantel
(BILTRICIDE) à la dose de 5mg/kg en une seule prise en zone d’endémie.
Question 2/2 : Choléra
aux Comores
Vous participez à une mission
humanitaire en Grande Comore.
1) Quelles
précautions générales devez-vous prendre en qualité de simple voyageur?
2)
Vous êtes responsable d’un camp choléra dans l’enceinte de
l’hôpital El-Marouf de Moroni. Quelles
précautions spécifiques devez-vous prendre personnellement et faire prendre aux
autres soignants, ainsi qu’aux visiteurs du camp, afin de vous et de les protéger
du choléra.
3) Quelles
précautions spécifiques devez-vous prendre personnellement et faire prendre aux
autres soignants, ainsi qu’aux visiteurs du camp, afin d’éviter la
dissémination de la maladie dans l’enceinte de l’hôpital, mais également à l’extérieur.
4)
Enoncez les principes de traitement du choléra.
Réponses
1)
Prophylaxie palustre zone 3 (moustiquaire, répulsifs,
méfloquine…), vaccinations obligatoires : aucunes, vaccinations
recommandées : hépatites, typhoïde, tétanos. Eau de boisson, hygiène
alimentaire +++…Vaccination anticholérique non recommandée, prophylaxie choléra
par les T.cyclines discutée mais possible.
2)
Vaccination anticholérique non recommandée, prophylaxie par
les T.cyclines discutée mais possible hygiène +++, lavage des mains avec
solutions chlorées, port de blouse, bottes et gants, limitation stricte des
allées et venues
3)
Isolement géographique du camp par rapport aux autres
bâtiments, contrôle strict des allées et venues 24h/24. Désinfection avec des
solutions chlorées des chaussures (pédiluves), désinfection des équipements de
transport (brancards, lits, ambulances, taxi…). Administration de T. Cycline au
sujets contacts (famille / accompagnateurs). Désinfection systématique des
habitations des patients…
4)
Principes : réhydratation (Ringer lactate) per os et/ou
IV), rétablir l’équilibre hydro-électrolytique, lutter contre le germe (la
souche isolée aux Comores est sensible à la doxycycline et aux tétracyclines).