Diabète
et athérome. analogie des lésions anatomopathologiques, base d’une stratégie de
prévention par anti-inflammatoires d’origine végétale.
(*)
Spécialiste de Biologie Médicale des Hôpitaux des Armées (ER), Institut
Fédératif Français de Médecine Tropicale et Santé Internationale (I.F. F. M. T.
S. I.)
Jardins de Bourbon, 18 rue du
verger, 97 400, Saint Denis de la Réunion, fax : 0 262 30 32 28,
e-mail : dr.parcfrancis@wanadoo.fr
Résumé
L’anatomie pathologique montre des
lésions vasculaires proches dans le diabète et l’athérome. Les lésions
élémentaires sont analogues au stade initial, elles deviennent identiques à
celui d’athérosclérose. L’hyperplasie des cellules endothéliales
capillaires et artériolaires, celles des cellules musculaires lisses de la
média sont des constantes de toutes les formes de diabète. A l’inverse,
l’aplasie touche les péricytes. Des dépôts glycoprotéiques complexes
épaississent la basale capillaire. Dans l’athérome, les cellules de l’intima
deviennent également hyperplasiques et l’endothélium pluristratifié. Les
cellules ont un cytoplasme clair ou
xanthélasmisé. Les cellules musculaires lisses de la média sont également le
siège d’une hyperplasie avec
différenciation fibroblastique ou histiocytaire et dédifférenciation
myoblastique. Dans les deux affections, des histiocytes spumeux infiltrent
l’intima puis massivement la média. Au stade d’athérosclérose, les plages
athéromateuses apparaissent. Elles s’entourent d’une fibrose anhiste
disséquante hypertrophique. Des lymphocytes et quelques monocytes complètent la
population inflammatoire. Des remaniements secondaires dus aux agrégats
plaquettaires, aux thromboses, aux hémorragies, aux infarctus et à la néo
vascularisation, complètent le tableau
anatomopathologique. Il s’agit d’un granulome inflammatoire. Ces lésions
sont accélérées par tout phénomène infectieux ou inflammatoire intercurrent.
En biologie, la C-RP est
généralement augmentée. Le taux des interleukines les plus fréquemment dosées
(IL1, IL2, IL6, TNF) et du NO circulant sont augmentés en proportions
variables. Ces interleukines sont des effecteurs ambivalents pro inflammatoires
ou anti-inflammatoires. Ce granulome est immuno-dépendant. Son origine est auto-immune ou probablement
infectieuse. Cette inflammation est complexe, avec des mécanismes intimes
faisant interagir les cellules inflammatoires et des tissus vasculaires. Ces
éléments sont mobilisés par les
multiples interleukines et l’insuline. Ces molécules sont des facteurs de
croissance et de différenciation.
De nombreux virus, dont des herpès
viridae, celui d’Epstein Barr, et des bactéries du genre Chlamydiae sont
régulièrement isolés dans l’athérome et le diabète de type 2. Des interférences
avec les virus de l’hépatite (HBV, HCV), HIV, celui de la rubéole sont
rapportées avec une augmentation de fréquence du diabète.
Le diabète de type 1 est attribué
à une contamination par un virus de
type Human Endogenous RetroVirus (HERV).
Le stress hyperglycémique
participe au processus par la libération de radicaux libres et des facteurs
oxydants. L’hypercholestérolémie accompagne l’évolution de l’artérite.
L’insuline joue un rôle pro inflammatoire au stade de résistance à l’insuline.
Elle est généralement anti-inflammatoire. Elle reprend partiellement son rôle
antérieur de précurseur de l’hormone de croissance hypophysaire qu’elle
assurait durant le développement fœtal.
La prévention classique fait appel
aux prescriptions diététiques, aux hypoglycémiants et hypocholestérolémiants
pharmaceutiques. Elle a montré ses limites dans le contrôle de ces pandémies.
Elle doit être renforcée par l’usage des plantes médicinales plus accessibles
et d’usage plus simple à l’exemple des pays asiatiques. Outre l’acide acétyl
salicylique et les facteurs oméga préconisés dans l’athérome, quatre cent
cinquante plantes sont répertoriées comme hypoglycémiantes, et contiennent des
molécules actives très diverses. Nous proposons l’emploi de Pueraria lobata
(Kudzu japonais ou Ge-gen chinois), qui présente de nombreuses qualités
culinaires et médicinales dans les traditions chinoise et canaque. Ses
principales molécules actives sont la daïdzine, la génistéïne et la puérarine,
qui sont déjà l’objet de nombreuses études scientifiques. Ces molécules sont
toutes des polyphénols aux propriétés anti-radicalaires et anti-oxydantes. La
génistéïne s’oppose par son effet
« hormone like », à l’hyperplasie endothéliale et à
l’angiogénèse capillaire dans les tumeurs et les granulomes. La prise régulière
de 20 grammes par jour de racines sous forme d’aliments diminue de 20% le taux
de LDL cholestérol. En Chine, depuis de nombreuses années, des campagnes de
prévention du diabète préconisent
l’utilisation du Ge-gen. L’élaboration et le développement de
compléments alimentaires à base de plusieurs plantes dotées de propriétés
anti-inflammatoires similaires à celles de Pueraria lobata et de
préférence d’origine locale, sont nos objectifs à court terme.
Notre base de réflexion pour ce
travail a été d’inclure ces deux syndromes dans le groupe des maladies à virus
latents. Dans le concept de « symbiose » génomique que nous
développons, ces infections sont révélées par des facteurs alimentaires
favorisants et déclenchants. Ceux-ci rendent réversible une symbiose récente et
instable du virus dans l’ADN du receveur. L’inflammation provoquée altère la
régulation du métabolisme des acides gras dans le processus athéromateux. De
manière analogue, la régulation de l’insuline et de la glycémie est également
perturbée. L’hyperglycémie et l’hypercholestérolémie deviennent des traceurs
métaboliques de l’inflammation due aux
virus. L’action anti-inflammatoire et l’inhibition de l’hyperplasie des
cellules endothéliales, premières lésions élémentaires dans les deux
affections, par la génistéïne, sont des arguments déterminants dans le choix de
Pueraria lobata comme outil de base à la prévention complémentaire à
grande échelle.