Méningo-encéphalite à
éosinophiles chez une réunionnaise de 9 ans.
Walters H, Suze N,
Jaffar-Bandgee MC, Combes JC. Service de pédiatrie. CHD Saint-Denis
E. P., 9 ans, réunionnaise sans
antécédents particuliers n’ayant jamais voyagé et vivant en zone urbaine a été
admise début décembre 2002 pour une méningo-encéphalite à éosinophiles. Au
décours d’une fièvre non mesurée et quelques vomissements, elle a présenté une
asthénie majeure avec syndrome cérébelleux prédominant à droite (ataxie,
nystagmus), diplopie et paralysie du nerf moteur oculaire externe. Elle n’avait
pas de syndrome inflammatoire, une discrète éosinophilie sanguine (450 à
640/mm3), une hypergamaglobulinémie à 17,9 g/l. Le scanner cérébral était
normal mais l’IRM montrait un hyper signal en T2 de l’hémisphère cérébelleux
droit et au niveau de la substance blanche occipitale gauche. Une seule
sérologie d’Angiostrongylus cantonensis précoce était à un taux limite
dans le sang (1/80). Les contrôles ultérieurs dans le sang et le LCR se sont
révélés négatifs. Les sérologies de cysticercose, toxocarose, trichinose
étaient négatives. Elle n’a bénéficié d’aucun traitement étiologique mais d’une
corticothérapie orale à J10 du traitement devant l’amélioration clinique
insuffisante et la persistance des images à l’IRM. A 6 semaines d’évolution, il
ne persiste qu’un discret syndrome cérébelleux droit. L’imagerie cérébrale et
la biologie se sont normalisées.
L’angiostrongylose
nerveuse déjà décrite à la Réunion chez l’enfant reste le diagnostic le plus
probable. Au cours de leur cycle les larves d’Angiostrongylus cantonensis
infestent l’Achatina fulica, escargot géant d’Afrique très répandu sur
l’île. La contamination humaine à la Réunion se fait par ingestion des larves
infestantes par les mains souillées après contact du mollusque ou succion du mollusque
par les nourrissons et la consommation de végétaux crus non traités souillés
par ces mollusques. Aucun traitement étiologique n’ayant fait la preuve de son
efficacité, la prévention repose sur la lutte contre l’Achatina fulica
dans les maraîchages et les jardins familiaux (éducation du public).