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Hépatite C à la Réunion

P-P Garnier, E Poncin. Service de gastro-entérologie. Centre Hospitalier Départemental Félix Guyon. 97405 Saint-Denis. Réunion.

 

Contexte. Découvert en 1989, le virus de l'hépatite C est responsable d'hépatites aiguës souvent asymptomatique qui évoluent fréquemment vers la chronicité (60 % des cas), la cirrhose (20 à 30 % des cas), ou l'hépatocarcinome. Il s’agit d’une maladie pauci-symptomatique, découverte tardivement d'où l'intérêt d'un dépistage des patients présentant un facteur de risque, tels que : toxicomanie par voie intraveineuse ou pernasale même de très courte durée, hémodialyse, enfants nés de mère séropositive pour le VHC ou chez toute personne ayant eu avant 1992 : transfusion, intervention chirurgicale lourde, séjour en réanimation, accouchement difficile, hémorragie digestive, réanimation néonatale, greffe de tissu, cellules ou organes. Une seule étude épidémiologique a été réalisée à la Réunion en 1999 (1) qui montre 2 patientes positives (dont une ancienne toxicomane) sur une population de 1,455 femmes enceintes (prévalence : 0,14 %). Cette prévalence très inférieure à celle de métropole (1 à 1,2 %) pourrait être expliquée par un réservoir de virus plus faible en raison de la rareté de la toxicomanie intraveineuse ou pernasale. Actuellement seuls les patients présentant à l'histologie une fibrose et ou une activité inflammatoire élevée bénéficient d'un traitement par bithérapie (interféron pégylé et ribavirine), pendant 6 mois avec un taux de guérison moyen de 50 %.
Conclusion. L'hépatite C représente un problème majeur de santé publique en France, mais le dépistage s’améliore : 50 à 60 % des VHC de la région Centre dépistés en 1999, contre 20 % des 600 à 650 000 français VHC dépistés en 1995. L'hépatite C reste rare à la Réunion.

 

(1) Faulques B, Michault A, Sevedjian B, Barau G, Pawlotsky JM, Dhumeaux D.  Prevalence du virus de l’hépatite C chez la femme enceinte à l’ile de la Réunion. Gastroenterol Clin Biol 1999 23 (3) :355-8