Un cas de
lèpre lépromateuse à la Réunion : une pathologie oubliée
N. Terrasse. Service de pédiatrie. Centre Hospitalier Départemental Félix Guyon. 97405 Saint-Denis.
Réunion.
Observation. Un garçon de 8 ans
d’origine mahoraise arrivé à la Réunion en 1997 présente depuis
plusieurs mois des multiples nodules des deux lobes
de l’oreille, des nodules des membres supérieurs et inférieurs et des lésions
surinfectées au niveau des chevilles, des
tâches achromiques (avec hypoesthésie) au niveau du thorax et du dos.
Après échec d’un traitement initial par amoxicilline–acide clavulanique et
benzoate de benzyle, un dermatologue l’adresse à l’hôpital avec le diagnostic
de molluscum contagiosum. Une lèpre lépromateuse est évoquée puis confirmée par
biopsie cutanée, prélèvement de mucus nasal et du lobe de l’oreille. Le bilan
note : un examen ophtalmologique normal, des tuméfactions ulcérées de la
cloison nasale et des cornets inférieurs et une baisse de la conduction
nerveuse au niveau des membres supérieurs et inférieurs à l’ EMG. Un traitement
par rifampicine, clofazimine et dapsone est instauré.
Apparue à la Réunion au XVIIIème siècle
avec les plantations de café et l’introduction des premiers esclaves déportés
d’Afrique et de Madagascar, la lèpre est toujours présente avec 5 à 6 nouveaux
cas par an. En 2000, 6 nouveaux cas dont 3 d’importation de Mayotte et 3 cas
autochtones ont été notifiés.
Bibliographie
N. Terrasse. Histoire de la lèpre à la Réunion.
Bulletin léprologie de langue française. Juillet 2002