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Autogreffe de cellules souches peripheriques non congelées dans le myélome multiple.

M. I. Belkaïd, A-M Péquin, J-C Saly, B. Bourgeon, T. Henni. C.H.D Félix Guyon. Saint-Denis. Réunion.

 

Le but de l'étude était d'évaluer le rétablissement et les résultats hématologiques de patients présentant un myélome multiple (MM) après autogreffe de cellules souches périphériques hématopoïétiques (PBSC) non congelées. Ces greffes ont été réalisées chez 15 patients (Pts) présentant un MM dont l’âge était de 48 à 71 ans (âge médian 61). Dix d’entre eux étaient des MM à IgG, 4 étaient des MM à IgA, le dernier était non sécrétant. Tous étaient stade III de la classification de Durie-Salmon. Tous les  Pts ont été préalablement traités par 3 à 4 cures de chimiothérapie de type VAD avant l’autogreffe. La mobilisation de cellules souches a été  effectuée par l'administration quotidienne de G-CSF (filgrastim), après injection  de Ciclophosphamide (4g/m²), jusqu' au recueil de PBSC. Ce recueil de PBSC a été réalisé avec "Haemonetics MCS-3P cell separator ". Le conditionnement a été réalisé avec du Melphalan à forte dose: 200 mg/m² pour 13 d'entre eux, 140 mg/m² pour 2.  Les cellules mononuclées non congelées et non purgées ont été stockées à température ambiante pendant moins de 24 heures. Le rendement moyen de cellules CD34+ était de 5.21 x 106 (extrêmes 1.4 – 15).

La durée médiane pour le rétablissement d’un taux de polynucléaires neutrophiles > 0.5 x 109/l était de 11 jours (extrêmes 8 – 22); la durée médiane de la neutropénie était de 6 jours (extrêmes 5 – 16). Deux Pts sont décédés en cours de neutropénie,  le premier d'un syndrome de fuite capillaire systémique, le second d'une septicémie. Six Pts ont rechuté 3, 5, 7, 11, 13 et 16 mois  après autogreffe (1 leucémie à plasmoblastes). Deux autres patients sont décédés en rémission, 1 de septicémie, l'autre d'infarctus du myocarde. Cinq Pts sont toujours vivants avec une survie moyenne de 37 mois (extrêmes 16 - 45). La DFS moyenne est de 18 mois (extrêmes 3 – 45).

Cette étude montre la faisabilité d’une chimiothérapie intensive avec support de cellules souches hématopoïétiques non congelées. Cette méthode sûre et efficace permet de lever les restrictions technologiques et financières liées aux conditions nécessaires à la congélation des PBSC.