Paludisme à Plasmodium
falciparum, Symbiose immuno-dépendante gamétocytogène. Apport à la prévention
et à la thérapeutique.
Parc F. * , Vitrac D. **, Aubry P. ***.
La prévention et la thérapeutique du paludisme doivent bénéficier des avancées
réalisées dans la connaissance des mécanismes immunitaires de contrôle de la
parasitémie. Les organelles cytoplasmiques du parasite intégrées à la cellule
lors de l'évolution de l'espèce, illustrent la symbiose universelle. L'histoire
du paludisme chez l'homme est un analogue. La différenciation du tissu
plasmodial transformé en gamétocytes tolérés s'accompagne d'une défervescence
progressive des signes cliniques. Ils disparaissent chez le porteur sain des
formes sexuées. Ce sujet assure la pérennité du cycle de transmission.
Ces données sont recueillies par
un regard anatomo-pathologique sur les formes cliniques de primo-invasion. Les
ré-infections sont des accès palustres simples accompagnés de splénomégalie due
à la macrophagie des schizontes. Ces accès s'accompagnent d'une parasitémie
réduite. L'étape suivante est le portage infra-clinique de gamétocytes. La mise
en place par nous même en 1982-1983 à l'Institut Pasteur de Dakar, de
co-cultures Plasmodium falciparum/Globules blancs périphériques, nous a permis
de visualiser à coté de la macrophagie, un mécanisme immunitaire de tolérance
et symbiose appelé ADCS (Antibody dependant cell symbiosis).
Ce mécanisme libère dans le milieu des facteurs de
croissance des trophozoïtes et schizontes, puis des facteurs de différenciation
gamétocytogènes. Il contrôle la multiplication palustre en assurant une
gamétocytogénèse accélérée. En pratique cette nouvelle approche permet la
conception d'un vaccin tolérogène dont la fraction vaccinante symbiogène
essentielle est la protéïne exo-erythrocytaire PfEMP - 1 (Plasmodium falciparum
Erythrocyte Membrane Protein- 1
). La stimulation immune par cette molécule, aboutit à la
cicatrisation tissulaire du tissu parasitaire.
Les mécanismes effecteurs de cette
différenciation, sont identiques à ceux définis et employés par l'ISD
(International Society of Differentiation) en carcinologie. Ils sont repris
aujourd'hui par l'OMS pour des campagnes de prévention anti-infectieuse par
apport vitaminique et de micro-nutriments.
Ces apports de vitamine A à raison
de 100 à 200 000 UI tous les six mois ont un impact significatif sur la gravité
et le nombre des accès palustres. Les index parasitaires sont minorés.
Un traitement complémentaire par
une dose importante en prise unique de facteurs rétinoïdes (400 000 UI) est
encore peu utilisé. Il mérite d'être évalué en particulier chez les sujets
vivant dans les pays dont les populations sont de règle carencées.
*Spécialiste de Biologie Médicale des Hôpitaux des Armées (ER), Jardins de
Bourbon, 18 rue du verger, 97 400, Saint Denis de la Réunion, Tel/fax : 0 262
40 73 50, e-mail : francisparc@wanadoo.fr
**Pharmacien Biologiste,
Praticien Hospitalier, Responsable de la Documentation Médicale et
Télématique Médicale. Groupe Hospitalier Sud Réunion, BP350, 97 448 Saint
Pierre Cedex, Tel. : 0 262 35 99 59, Fax : 0262 35 99 98, e-mail : vitracdi@wanadoo.fr
***P. Aubry, Professeur émérite à la Faculté de Médecine
d'Antananarivo (Madagascar), 11 avenue Pierre Loti, 64.500, Saint Jean de Luz.
Tel/Fax : 05 59 26 45 11, e-mail : AUBRY.Pierre@wanadoo.fr